Ariana Grande dans la cour des grands

Metro Montreal

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Lundi soir, Ariana Grande s’est arrêtée à Montréal avec son Harmful Lady Tour. Dangereusement accrocheur.

Commençons par les présentations d’utilization. Née à Boca Raton, en Floride, Ariana Grande a foulé, petite, les planches de Broadway, puis joué dans des émissions pour ados sur la chaîne américaine bien aimée des jeunes, Nicke­lodeon.

Aujourd’hui, elle a 23 ans et three albums-studio à son actif, tous parus sous Republic Data. (Une étiquette sur lesquels logent aussi The Weeknd et Lil Wayne, artistes avec lesquels elle a signé des morceaux sulfureusement éloignés des comédies musicales de sa jeunesse.) Son picture sage, sage, sage? Elle l’a laissée quelque half dans le processus. Loin derrière elle.

(Oh! On oubliait presque! En 2015, il y a eu «le scandale du beigne», une histoire qui va décidément la suivre, où une caméra de surveillance l’avait captée avec un copain en practice de lécher une pâtisserie posée sur le comptoir d’un café et de déclarer ne pas aimer les Américains. Imaginez le scandale.)

Bref, comme c’est souvent le cas quand des enfants-étoiles deviennent grandes et changent un peu, la foule rassemblée hier dans le Centre Bell brillait de contrastes et de trucs qui faisaient sourire barre indirect toussoter.

Parmi le lot : des followers assez petits pour être tenus «en laisse» (pour humains, ça s’appelle quand même ainsi?) par leur maman. Puis des petites filles toutes mini avec des oreilles de chat (un accessoire fétiche de l’artiste), qui criaient aigu-aigu tandis qu’Ariana chantait, par exemple, un hymne à la gloire de ce gars qui lui «give» de la «good shit», «on a regular basis, on a regular basis, on a regular basis». (Si jamais «good shit» ne vous sonne pas une cloche, remplacez le par son équivalent français dans le contexte ci-cité, à savoir, remark dire, hmm, «bonne baise». «Tous les jours, tous les jours, tous les jours».)

Avec sa méga couette interminablement longue, son collier de diamants, sa tenue classe et noire sur laquelle elle avait superposé son nouveau morceau vestimentaire de choix – à savoir une doudoune surdimensionnée marine et orange –, «Ari» (pour les followers) a commencé par Be Alright, pièce tirée de son dernier disque et annonciatrice de la soirée à venir : «Ça va bien aller». Dans les lueurs rouges et les jaillissements de feu non métaphoriques, elle a enchaîné avec la On a regular basis («on a regular basis, on a regular basis») susmentionnée.

Puis, les tubes ont déboulé, pas de temps morts, non. On s’est plongé dans Let Me Love You, récit d’une fille qui vient de casser avec son «ex», et qui est allongée sur le «chest» du sort qu’elle trouve «le greatest» (ses rimes, pas les nôtres). Habituellement accompagnée par Lil Wayne, ici seule sur scène, elle a fini couchée sur une plateforme, dans un décor vidéo de cathédrale en noir et blanc. À sa disparition dans le sol, tranquille, ce dernier (oui, le sol) s’est couvert de fumée mousseuse blanche.

Après un changement de costume, elle a interprété une fois, une dernière fois, One Final Time. Une pièce tirée de My Every thing, sur laquelle elle montre toute l’étendue et la drive de sa voix. Une voix qu’elle a continué à pousser sur Contact It et sur la plus soul Depart Me Lonely, qu’elle a effectivement fait en restant lonely, toute seule sur scène comme au micro (tandis qu’elle la chante habituellement avec Macy Grey). Mais Ariana ne reste jamais solo trop longtemps. Vite, vite, ses musiciens sont apparus derrière le rideau pour la fin du morceau. Ce «band incroyable», elle a d’ailleurs demandé aux spectateurs de l’applaudir fort fort, allez, plus tard dans la soirée, pendant la jazz-tendre I Don’t Care.

Mais personne n’aurait pu s’en ficher et rester de glace pendant le single Aspect to Aspect, qui fait un tabac depuis sa sortie. Comme dans le vidéoclip, Ariana l’a majoritairement interprétée en pédalant,  comme dit le titre qui veut clairement dire autre selected, d’un côté à l’autre côté, assise sur un vélo stationnaire. Notons que, pour les besoins du propos, la scène s’était muée en décor de salle de sports activities, et des danseurs faisaient des abdos, soulevaient des poids et s’adonnaient même à des chorégraphies de step en haut, deux, trois, parce que bien sûr, cette chanson parle d’entraînement, ahem. (L’écriteau «fitness center» s’est d’ailleurs vite mué en écriteau «sauna»). Puis, du sauna, on est passés, «Bang Bang, into the room», dans la chambre, et AG, elle, est passée à l’avant de la scène. La fête s’est poursuivie avec la funky Grasping, durant laquelle, (fête disait-on), une pluie de confettis a déferlé du plafond.

Notons ici que si elle s’illustre dans les succès pop dansants, Ariana possède aussi dans son répertoire des ballades douces et romantiques propices aux instants briquets-lumières de cellulaires. Parmi elles, Moonlight (cease, cease, cease, pas de blagues de La La Land, s’il vous plaît), interprétée sur fond d’écran nuageux, bleu minuit, étoilé.

L’étoile a également soulevé ses Arianators (nom donné à fidèles) avec Love Me More durable, peut-être la pièce la plus chantée du lot par la foule. (Ah non, oubliez ça, ils sont présentement en practice de l’accompagner sur Break Free, et c’est encore plus fort). La longue ovation qui a suivi ce dernier morceau, durant un uncommon second de silence (sur scène on veut dire), était impressionnante, l’artiste répétant «thanks thanks thanks», attendant que ça s’arrête, puis lançant «Jeuh t’ème!» (mauvaise idée pour faire calmer les hurlements).

Un semblant d’accalmie est survenu pendant Typically, durant laquelle des ballons se sont échappés du ciel (du Centre Bell). Après avoir vidé la scène desdits ballons restants en compagnie de ses danseurs, la chanteuse s’est assise au sol pour Thinkin’ Bout You, bientôt suivie d’un autre «you», à savoir celui qui est en vedette dans Into You. Mais il y a quand même eu un Drawback entre les deux, avec de la fumée bleue des lasers et des danseurs.

Pour résumer, une superbe voix sans playback, une excellente sélection de chansons, du rythme, de l’énergie, des chouettes chorés. Ariana Grande? Grande Ariana.


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