LA HAVANE — La visite de Barack Obama à La Havane, en mars, avait ravi Alex Romero. Comme bon nombre de ses compatriotes, le Cubain âgé de 42 ans était enchanté par la imaginative and prescient du président américain quant au rétablissement des liens entre les deux pays.
Des familles seraient réunifiées. Une obscure d’entreprises américaines dépêtrerait l’économie planifiée de son marasme, alimentant du même coup les réformes. Le tourisme américain avait déjà bondi de 80 pour cent, assurant un flux de centaines de tens of millions de dollars dont les commerces locaux avaient désespérément besoin.
Neuf mois plus tard, renversement de state of affairs.
Le président cubain, Raul Castro, fait face à une année qui pourrait bien s’avérer la plus difficile depuis son accession au pouvoir il y a dix ans. Alors que le président désigné des États-Unis, Donald Trump, met en péril la normalisation des relations entre les deux pays, 2017 pourrait aussi plonger Cuba dans une récession économique.
Donald Trump s’est engagé à revenir sur le rapprochement initié par son prédécesseur si le gouvernement cubain n’accorde pas de nouvelles concessions en matière de droits civiques. Or, résister à la pression qu’exerce la Maison-Blanche est un principe fondateur du régime communiste cubain.
«Les gens s’attendaient à ce qu’après la venue d’Obama, il y ait des changements dans les relations entre les États-Unis et Cuba, mais que nous pourrions conserver ce que nous avons de mieux, les bénéficies pour le peuple», a exposé M. Romero, qui travaille dans une boutique de photographie appartenant à l’État.
«Trump ne pourra pas avoir ce qu’il veut, un autre style de Cuba. Si la première puissance mondiale s’en prend à nous, 2017 va être vraiment mauvais pour nous», a-t-il lancé.
Des défis économiques et diplomatiques
C’est en pleine année de transition que Raul Castro devra faire face à ces défis économiques et diplomatiques. Le général de 85 ans s’est engagé à quitter ses fonctions au début de 2018. La rumeur veut qu’il cède sa place à Miguel Diaz-Canel, un politicien de 56 ans qui ne porte pas le nom Castro et qui n’a pas participé à la révolution.
La présence de Fidel Castro, mort le mois dernier, apportait jusque-là une crédibilité au régime et lui permettait de jouir d’un sure poids historique aux yeux de bien des Cubains.
«Même si ces deux événements n’avaient pas eu lieu — la victoire de Trump et la mort de Fidel —, 2017 allait être une année très éprouvante pour Cuba», avance l’économiste Omar Everleny Perez.
Si le pays produit peu de statistiques fiables en matière d’économie, les specialists s’attendent à ce que son produit intérieur brut ait progressé d’à peine un pour cent, ou moins, en 2016.
L’industrie du tourisme a néanmoins connu un essor, avec une hausse de plus de 15 pour cent du nombre complete de touristes pendant deux années d’affilée.
Toutefois, la prospérité de ce secteur, combinée à l’intérêt grandissant des investisseurs étrangers, ne pallie pas la stagnation macroéconomique. Les importations de pétrole subventionné par le gouvernement socialiste du Venezuela ont chuté de 115 000 à 40 000 barils par jour depuis 2008. Le prix du nickel, une des principales exportations cubaines, a également dégringolé au cours de la dernière année.
Du côté des secteurs contrôlés par l’État, le gouvernement a coupé dans les heures de travail estivales et rationné l’essence pour ses véhicules. La répression du marché noir de l’essence a forcé les chauffeurs de taxi à augmenter leurs tarifs, ajoutant à la misère des fonctionnaires qui peinent déjà à joindre les deux bouts avec leur salaire d’environ 30 $ US par mois. Plusieurs Cubains croient toutefois que ces temps difficiles entraîneront un ralliement derrière le gouvernement, et non à son encontre.
Les transferts d’argent d’expatriés leur apporteront un sure soulagement, alors que quelque three milliards $ US afflueraient annuellement des États-Unis et de partout à travers le monde.
«Ça va être une année difficile, a souligné Antenor Stevens, âgé de 66 ans. Nous sommes un peuple qui a beaucoup souffert. Nous avons été dans le besoin, mais il y a toujours une conscience révolutionnaire.»

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