Le président haïtien prêt à affronter les défis

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PORT-AU-PRINCE, Haïti — Le néophyte de la politique qui a été élu pour diriger Haïti pendant les cinq prochaines années se dit impatient d’améliorer les circumstances de vie de ses concitoyens pauvres et d’assurer des progrès économiques importants dans l’un des pays les moins développés au monde.

Jovenel Moïse, un entrepreneur dynamique de 48 ans, affirme que la revitalisation des campagnes sera l’une de ses priorités. Il estime que les citoyens des régions rurales constituent la colonne vertébrale de l’économie fragile du pays.

Dans sa première entrevue accordée à une agence de presse depuis son élection, M. Moïse a expliqué qu’il était «vraiment essential» de changer la state of affairs de ces citoyens.

Jovenel Moïse a été élu au premier tour de l’élection présidentielle le 20 novembre contre 27 candidats. Trois de ses plus proches adversaires contestent les résultats, mais son élection devrait être confirmée le 29 décembre, lorsqu’un tribunal électoral se prononcera sur le sujet.

Lors d’un entretien dans ses bureaux de campagne de Pétionville, en banlieue de Port-au-Prince, M. Moïse a énuméré ses priorités, soit l’agriculture, l’éducation, la réforme énergétique et l’investissement étranger.

M. Moïse affirme être impatient d’affronter le défi d’unir le pays hautement divisé politiquement.

«Je travaille fort pour être près du Parlement, puisqu’il n’y a aucun moyen pour le président de travailler sans les députés et les sénateurs», a-t-il exposé.

Robert Fatton, un professeur de science politique à l’Université de la Virginie natif d’Haïti, prédit que le futur président devra faire face à des difficultés «s’il est réticent ou incapable de rejoindre des adversaires clés».

«Les prochaines semaines et prochains mois seront cahoteux et testeront l’habileté politique de Jovenel Moïse, ainsi que sa capacité à entraîner le pays dans une nouvelle trajectoire encourageante», a-t-il soutenu.

La victoire encore préliminaire de M. Moïse est survenue plus d’un an après qu’il eut gagné un autre tour de scrutin qui a finalement été annulé après des allégations de fraude, ce qui avait plongé le pays dans une période d’incertitude politique.

Jovenel Moïse, un homme d’affaires originaire du nord d’Haïti, ne s’était jamais présenté pour un poste électif avant d’être choisi par son prédécesseur, Michel Martelly, pour diriger le parti Tèt Kale.

Certains continuent de percevoir l’ascension de M. Moïse avec scepticisme, suggérant que l’ancien président utilise son successeur par procuration.

M. Moïse a rejeté cette critique, affirmant qu’il s’agissait de l’opinion de l’élite de la capitale. «En Haïti, quand tu viens de la campagne, les gens ici à Port-au-Prince, ils pensent qu’ils savent tout. Mais ce n’est pas vrai et j’en suis l’exemple. En campagne, on a plusieurs bonnes personnes aussi, avec des connaissances, une imaginative and prescient et une habileté», a-t-il souligné.

Jovenel Moïse a indiqué que M. Martelly agirait comme conseiller lorsqu’il deviendra président. Il dit vouloir étudier les succès — et les échecs — de son prédécesseur. Les autres présidents serviront aussi de conseillers, a-t-il ajouté.

Pendant sa campagne, M. Moïse a fait la promotion de son expérience dans le secteur de l’agriculture. En 2014, il a lancé le projet d’exportation de bananes Agritrans couvrant environ 1000 hectares dans le nord-est du pays avec l’aide de l’administration Martelly, qui lui a accordé un prêt de 6 hundreds of thousands $ US.

Le père de trois enfants se décrit fièrement comme un «homme-banane» — un «Nèg Bannan Nan» en créole.

M. Moïse a commencé sa carrière dans le secteur des pièces cars à Port-de-Paix. Il s’est ensuite consacré à la distribution d’eau, en plus de créer un projet pour implanter l’énergie renouvelable dans certaines villes.

Le nouveau Conseil électoral provisoire tente de démontrer que les résultats de l’élection du 20 novembre, organisée en bonne partie avec des fonds haïtiens, sont fiables dans un pays où les allégations de fraude sont fréquentes et parfois vraies.

Mais trois des membres du Conseil électoral provisoire ont refusé de signer le décompte préliminaire. L’un d’entre eux a affirmé à une station de radio locale qu’il se sentait «inconfortable» avec les résultats.

Une équipe d’observateurs de l’Organisation des États américains (OÉA) a indiqué que ses observations concordaient avec le décompte préliminaire du conseil.

Jovenel Moïse s’est dit déçu du taux de participation anémique de 21 pour cent constaté lors du scrutin. Les électeurs haïtiens sont désillusionnés de la politique depuis longtemps, mais M. Moïse croit qu’ils seraient plus nombreux à se présenter aux urnes si les politiciens respectaient leurs promesses et arrêtaient de se quereller.

«Essayons d’avancer et d’agir ensemble pour améliorer notre pays», a-t-il souhaité.


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